Plasticienne travaillant autour des questions de genre, immigration et territoire, je découvre l’usage de la terre lors d’un séjour Erasmus à Grenade, en Espagne, C’est en 2019 que je décide d’apprendre le métier de céramiste, qui résonne en moi comme un lien entre ma terre d’origine et la terre d’accueil, la culture ancestrale précolombienne, la céramique traditionnelle française et la création céramique contemporaine.
Mon immersion progressive dans la céramique tisse de nouveaux maillons, qui contribuent à mon ancrage dans le territoire et à la nature qui m’entoure, force de rencontre et de compréhension de l’autre.
Ma démarche se construit à partir de l’expérimentation de matières et leur dévoilement par le feu. Je travaille mes terres en les chargeant de matières sauvages, dans l’intention de provoquer l’aléatoire dans la fusion et de connecter l’intérieur à l’extérieur de la pièce. Ma pratique céramique est très liée au corps, tant dans l’empoignement de la terre que dans l’empreinte qui reste.
Le travail de la terre va notamment m’ancrer au coeur du métier de potière. Mes pièces utilitaires cherchent la simplicité et la sobriété, laissant place au geste et à ses imperfections. Mes pièces sculpturales évoquent des scènes de paysages géologiques, cherchant à lier le tangible et l’invisible, le passé et le présent.
Récits, histoires, mythologies viennent nourrir ma pratique, pour construire des expériences à la fois humaines et sensorielles, universelles et intimes.